Clément Demers – tatoueur
Clément Demers (1916-1977), surnommé « Professeur Clément », est un des précurseurs du tatouage au Québec et à Montréal. Après des années de pratique dans la région d’Ottawa, il parcourt avec sa famille l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick à bord de sa roulotte-studio, dans la seconde moitié des années 1950.
Les Demers s’installent à Montréal en 1958 dans l’arrière-boutique d’un studio sur la « Main », au 1011, boulevard Saint-Laurent, angle de la Gauchetière. La réputation de Clément Demers lui permet de se faire une place en tant que spécialiste du tatouage dans les médias : il répond aux interviews et participe à plusieurs documentaires.
Au contact du tatouage depuis leur plus jeune âge, quatre des cinq fils Demers ont adopté le métier de tatoueur : Clément fils, Normand, Serge et Denis font leur apprentissage auprès de leur père au cours des années 1970 et embrassent ensuite la même carrière.
Clément Demers prend sa retraite en 1976 à 60 ans, après 30 ans de métier. Il s’installe à la campagne, dans une maison au bord de la rivière Gatineau, à Alcove. Là-bas, il se consacre à la peinture à l’huile et expose ses propres œuvres, mais conserve un petit salon de tatouage.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.
Soldat du 22e Régiment de l’armée canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale, Clément Demers est déployé en Angleterre, en Italie, en Sicile et sur le continent. C’est d’ailleurs à Portsmouth, en Angleterre, qu’il découvre la pratique du tatouage.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.
Clément Demers fait la rencontre de Marie Marthe Monette en juin 1945. Ils se marient en 1946 et emménagent dans leur premier logement, au 85 rue York à Ottawa, où naissent leurs trois premiers enfants, Serge (1947), Denis (1951) et Normand (1953). C’est dans ce logement que Clément Demers ouvre son premier salon de tatouage en 1947.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.

Écomusée du fier monde.
En 1952, Clément Demers, sa femme Marie Marthe et leurs trois premiers enfants, Serge, Denis et Normand, déménagent dans une roulotte tirée par une jeep, qui fait office de maison et de boutique de tatouage. Pendant cinq ans, la famille Demers se promène de base militaire en base militaire, du Québec au Nouveau-Brunswick. Deux autres enfants, Clément fils et Gabriel, naissent au cours de cette période.

Écomusée du fier monde.
Après le départ des tatoueurs pionniers Ted Liberty, Sailor Joe Simmons et Joe Lavoie, Clément Demers est pendant un certain temps le seul tatoueur de Montréal. La clientèle, d’abord constituée de marins et de marchands affluant dans le Port de Montréal, se diversifie davantage au milieu des années 1960. Des motards traversent désormais régulièrement les portes du studio et optent pour le style Old School américain, aux contours solides et aux couleurs vives, de Clément Demers. La clientèle féminine est également de plus en plus importante.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.
La vitrine du studio de tatouage de Clément Demers était bien connue des passants du boulevard Saint-Laurent. Pendant un certain temps, un boa constrictor de 8 pieds habite un aquarium installé dans la vitrine. Amateur d’animaux exotiques, Clément Demers a également pu compter sur un léopard, un chimpanzé et un oiseau mina pour attirer la clientèle.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.
Au contact du tatouage depuis leur plus jeune âge, quatre des fils Demers ont souhaité adopter le métier de tatoueur à leur tour : Clément fils, Normand, Serge et Denis se font apprentis de leur père et embrassent la même carrière au cours des années 1970. Le plus jeune, Gabriel, choisit plutôt la photographie.

Fonds Clément Demers.
Écomusée du fier monde.
C’est en 1971, le jour de son 16e anniversaire, que Clément fils devient l’apprenti de son père tatoueur. Accumulant près de 50 années de carrière, il s’applique aujourd’hui à perpétuer la mémoire du tatouage.